Journée mondiale des consommateurs
Communiqué de Presse de l’Association Burundaise des Consommateurs (ABUCO) à l’occasion de la célébration de la Journée Mondiale des Consommateurs
La Journée Mondiale des Consommateurs est célébrée le 15 mars de chaque année. L’ABUCO profite de cette occasion pour se joindre aux autres organisations de la communauté régionale et internationale pour célébrer ladite journée. Pour cette année, le thème retenu est : « La justice pour les consommateurs, c’est maintenant ! ». Elle arrive au moment où près de 70% de la population burundaise vit en dessous du seuil de pauvreté. La pauvreté compromet les droits humains fondamentaux et la dignité des individus et des communautés affectés et constitue une menace à la stabilité sociale, économique et politique.
Elle arrive également au moment où les droits fondamentaux des consommateurs reconnus par les Nations Unies ne sont pas respectés.
En effet, concernant le droit à la satisfaction des besoins essentiels, la situation reste précaire en cette période où on observe une tendance d’une hausse généralisée et répétitive des prix des biens et des services de 1ère nécessité alors que le pouvoir d’achat des consommateurs ne cesse de s’éroder suite à la stagnation de leur revenu nominal.
Pour ce qui est du droit à l’information, les consommateurs burundais restent-ils victimes d’une certaine asymétrie d’informations et se contentent des quelques publicités faites par les sociétés mais dont la fiabilité quant aux éloges lancés à l’endroit de leurs biens ou services reste douteuse. Ce manque d’information porte aussi un grand préjudice sur le droit au choix du consommateur.
Quant au droit à la représentation, rares sont les institutions/organes qui associent les représentants des organisations qui plaident en faveur des droits des consommateurs dans la prise de décisions. Cette prise de décisions unilatérale sur le sort du consommateur a pour effet d’engendrer des effets de nature à détériorer les conditions de vie de ce dernier car comme le disait bien Gandhi, « ce que vous faites sans moi vous le faites contre moi ».
Le droit à l’éducation n’est pas respecté car aucune institution de formation ou d’information au Burundi ne dispose d’un programme d’éducation des consommateurs leur permettant d’acquérir des compétences et connaissances indispensables dans leur choix judicieux et sûrs sur les biens et services consommés.
Du côté du droit à un environnement sain, force est de constater que le bien être des générations futures est en danger comme en témoignent les catastrophes naturelles observées ces derniers temps à cause du changement climatique lié à l’émission des gaz à effets de serre. Le consommateur n’est pas encadré pour sauvegarder et protéger l’environnement.
Quant aux droits à la sécurité et à la réparation, le consommateur burundais se trouve pleinement exposé à tout danger lié au non respect des normes de qualité et les préjudices subis par le consommateur burundais pour cause de la mauvaise qualité des produits ou services ne sont pas équitablement réparés. Le service de réparation reste pratiquement inaccessible au citoyen lambda.
Au regard de ce qui précède, l’ABUCO recommande
1. Aux consommateurs d’être actifs et solidaires pour défendre le respect de leurs droits.
2. Au Gouvernement de:
(i) Instaurer un système de contrôle prix-qualité pour protéger les consommateurs;
(ii) Associer les consommateurs dans la prise de décisions les concernant ;
(iii) Appliquer en toute rigueur le code de commerce notamment en matière d’affichage des prix/tarifs appliqués par les fournisseurs des biens et les services aux consommateurs;
(iv) Exiger aux opérateurs de la téléphonie mobile d’activer le service complémentaire offert par le standard GSM permettant à l’abonné de connaître la durée et le coût de chaque communication et influencer le niveau des prix;
(v) amender certaines dispositions des textes législatifs et réglementaires lacunaires en matière de protection des droits des consommateurs.
Fait à Bujumbura,
Noël NKURUNZIZA
Président de l’ABUCO