Un collectif de 477 organisations et confédérations syndicales vient d’écrire une lettre au Président de la République du Burundi lui demandant de supprimer la nouvelle taxe de 42 BIF à la minute imposée sur tous les appels téléphoniques fixe et mobile au niveau national et d’ajuster le prix du carburant à la pompe.
« Gardons une minute de silence en mémoire des journalistes français de Charlie Hebdo assassinés dernièrement » tel est le mot d’ouverture du Président de l’Observatoire de de Lutte contre la Corruption et les Malversations Economiques (OLUCOME) et de la Coordination de la Campagne contre la Vie Chère, Gabriel RUFYIRI, dans une conférence de presse à l’endroit des journalistes de différents médias ce jeudi, 15 janvier 2015.
L’objectif de cette conférence de presse, lance RUFYIRI, est de vous présenter le contenu de la correspondance envoyée au Président de la République le 12 janvier 2015 pour lui exprimer nos inquiétudes par rapport à la nouvelle taxe sur les appels téléphoniques.
Ces inquiétudes sont, entre autre, la suppression des avantages de communication « flottes, liberté, bonus, … » par les opérateurs de téléphonie mobile qui permettaient à différentes agences de voyage d’échanger facilement, de communiquer avec les membres de famille se trouvant à l’intérieur du pays, aux petits vendeurs des cartes de recharge d’avoir un bénéfice quelconque, les journalistes à la recherche de l’information, …
Selon Ella, Directrice à l’intérimaire de l’Association Burundaise des Consommateurs-Transparency International Burundi (ABUCO-TI Burundi), suite à cette taxe de 42 BIF à la minute, avec une carte de recharge 500 BIF ce n’est plus possible de parler plus d’une minute en communiquant. Signalons que, désormais, une minute de communication entre les téléphonies mobiles leo et econet est passée de 240 BIF à 282 BIF.
Le Président de l’OLUCOME se dit surpris de cette hausse alors que le pouvoir d’achat de la population ne cesse de diminuer. Selon lui, le gouvernement devrait plutôt prendre de mesures allégeant la population et non le contraire.
Le vice-président de la Confédération des syndicats du Burundi (COSYBU) et de cette coordination prévient tous ceux qui ont eu recours aux téléphones fixes pour esquiver cette mesure draconienne qu’avec la fin du mois ils vont senti ses effets néfastes avec l’arrivée des factures.
Une hausse peut en cacher une autre
Les associations regroupées dans la Campagne contre la Vie chère se disent préoccupés par cette situation et craignent que, très prochainement, des prix d’autres produits ne soient revus à la hausse, c’est notamment les produits BRARUDI. La raison en est que le droit d’accise sur le pétrole et ses dérivées est passé, dans trois mois, de 61 BIF à plus de 200 BIF. L’autre raison est que la BRARUDI et les opérateurs de téléphonies mobiles sont les premiers consommateurs du carburant.
Selon Gabriel RUFYIRI, si le gouvernement tenait réellement à revoir à la baisse les prix du carburant conformément au prix du baril au marché international qui est passé de 120$ à moins de 50$, le prix serait de 1700BIF et non 2050 BIF. Le gouvernement attend 5 000 000 000 BIF de plus au cours de cette année provenant des taxes sur le carburant, a-t-il fait savoir.
Ces associations attendent sous 8 jours la suite de cette correspondance et si pas de suite, elles se disent prêtes à utiliser tous les moyens que la loi leur accorde jusqu’à l’obtention du gain de cause qui n’est autre que le bien du consommateur.
Germain NAHIMANA