Dans la ville de Ngozi, la vie devient de plus en plus chère au vu des prix des produits de grandes nécessités. Ainsi un constat de hausse généralisée des prix s’observe dans quasiment tous les marchés : un kilogramme de riz de meilleure qualité coûte 1800 FBU ; les prix des pommes de terre varient entre 600 et 700 FBU le kilogramme ; un kilogramme d’oignons qui coutait 1000 FBU s’achète actuellement à 2500 FBU tandis que la farine de manioc s’achète entre 800 et 1000 FBU. Seuls les régimes de bananes sont au même prix que ce soit dans les milieux ruraux ou les centres urbains. La situation s’est aggravée avec l’insécurité signalée récemment dans la ville de Bujumbura. « Des natifs de Ngozi, des amis de certaines familles et des hommes d’affaires se sont déplacés de Bujumbura pour Ngozi où la situation sécuritaire semblait meilleure. Ce qui est à l’origine de la hausse des prix de ces denrées » nous expliquent certains vendeurs.
Les familles que nous avons rencontrées nous ont témoigné qu’avant la crise d’avril, 5 membres d’une famille pouvaient consommer entre 5000 et 8000 FBU. Actuellement, 10.000 FBU par jour ne suffisent plus alors que le revenu journalier est inférieur à 5000 FBU. « L’hospitalité légendaire des Burundais n’est plus l’affaire des habitants de Ngozi suite a cette situation difficile à supporter » poursuivent ces familles. Du côté des commerçants, ils affirment que les sources d’approvisionnement sont presque épuisées. Dans les provinces de Kirundo et Muyinga considérées comme grenier pour la province Ngozi, les autorités ont ainsi pris la décision de limiter les ventes des produits vivriers. Les commerçants ajoutent que les taxes jugées élevées ajoutent le drame au drame. Les autorités administratives confirment que la vie est devenue plus chère à Ngozi. Pourtant, les directions provinciales de l’agriculture et l’élevage disent plutôt que la production agricole est satisfaisante et ne comprennent pas du coup pourquoi les prix sont en hausse. Autre conséquence de la hausse des prix, c’est l’abandon des restaurants. Les détenteurs des restaurants et hôtels constatent amèrement la diminution très remarquable des fréquentations dans leurs établissements et la plupart menacent de rendre le tablier.