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L’ABUCO-TI Burundi plaide pour l’amélioration de la qualité des soins de santé

L’Association Burundaise des Consommateurs-Transparency International Burundi (ABUCO-TI Burundi) demande à tout le monde de promouvoir les soins de santé primaire. Pour gagner ce pari, le respect des huit composantes de la qualité des soins de santé recommandées par l’OMS est une nécessité. ABUCO-TI Burundi vous fait découvrir ce qui est à apprécier et à améliorer en tenant compte de ce qu’elle a constaté dans les structures de soins visitées dans les provinces sanitaires de Bujumbura Mairie, de Gitega, de Ngozi et de Rumonge.

Pierre NDUWAYO, président de l’ABUCO-TI Burundi : «Cette association travaille dans le cadre de la protection des consommateurs et de la promotion de la bonne gouvernance. C’est pour cette raison qu’elle a entrepris des activités visant l’amélioration des soins de santé primaires»
L’ABUCO-TI Burundi a organisé mardi le 10 septembre 2019 un atelier de validation des résultats de l’étude sur le respect des huit composantes de la qualité des soins de santé primaire dans les provinces sanitaires de Bujumbura-Mairie, Gitega, Ngozi et Rumonge. Ce sont entre autres l’éducation concernant les principaux problèmes de santé qui se posent, la promotion de bonnes conditions d’alimentation et de nutrition, l’approvisionnement suffisant en eau saine et des mesures d’assainissement de base, la protection maternelle et infantile, y compris la planification familiale, la vaccination contre les grandes maladies infectieuses, la prévention et le contrôle des endémies locales, le traitement approprié des maladies et des lésions courantes et enfin l’approvisionnement en MEG, y compris la pharmacopée traditionnelle.
A cette occasion, Pierre NDUWAYO, président de l’ABUCO-TI Burundi a fait remarquer que cette association travaille dans le cadre de la protection des consommateurs et de la promotion de la bonne gouvernance. C’est pour cette raison qu’elle a entrepris des activités visant l’amélioration des soins de santé primaires.

Dr Gilbert Nduwayo, délégué du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida à cet atelier : «Le gouvernement est ravi du contenu de l’étude»
Dr Gilbert NDUWAYO, délégué du ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le Sida à cet atelier a indiqué que le gouvernement est ravi du contenu de l’étude pour améliorer la qualité des soins de santé. Il a ajouté que le gouvernement a consenti pas mal d’efforts pour promouvoir la santé. Depuis 2004, il souligne qu’on a construit beaucoup d’infrastructures sanitaires. De plus, on a mis en place la politique de décentralisation. Depuis 2006, on a adopté la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans comme une stratégie pour réduire la barrière financière à l’accès aux soins. A cela s’ajoute la politique de la mise en place de la carte d’assurance maladie mise en œuvre pour compléter les dispositifs d’assurance existant dans le secteur formel. Egalement, une stratégie dénommée «financement basée sur la performance» a été adoptée et mise en œuvre en2010.
Les prestataires de soins mal répartis sur le territoire burundais
Néanmoins, malgré ces bonnes initiatives, tout n’est pas rose. Il y a encore à faire dans le secteur de la santé surtout pour améliorer la qualité des soins. A titre d’exemple, Dr Jean Marie NTIBAZOMUMPA le consultant qui a mené cette étude indique que les prestataires de soins sont mal répartis sur le territoire burundais. Ce qui altère les services rendus dans les structures de soins. Dans sa présentation de l’étude, il montre que 53% des médecins et 50 % des infirmiers travaillent dans la ville de Bujumbura qui ne compte que 10% de la population du Burundi.
De plus, il s’observe encore des centres de santé dont les responsables ont un niveau d’étude très bas alors que l’OMS recommande que les institutions sanitaires soient dirigées par des responsables de niveau universitaire. Selon NTIBAZOMUMPA, cette situation pose des problèmes au niveau de la qualité des soins offerts aux patients.
D’autres facteurs comme le prix du médicament, la disponibilité du médicament prescrit et les équipements insuffisants contribuent à la mauvaise qualité des soins délivrés. Dans sa présentation, Dr NTIBAZOMUMPA indique que les matériels médicaux fonctionnels étaient disponibles dans des proportions différentes selon le type de matériel. Le thermomètre est disponible à 93,8%, le stéthoscope à 83,2%, le tensiomètre à 87,6%, le microscope à 93,8% et le réfrigérateur à 84,9%.
Rupture de stock des médicaments, une problématique inouïe
Le pire encore est que les médicaments étaient périmés ou en rupture de stock au cours des 6 derniers mois dans 65,5% des centres de santé(CDS), martèle Dr NTIBAZOMUMPA. L’électricité était disponible dans 70,8% des CDS et l’eau dans 79,6% des CDS. Il s’observait aussi des indicateurs d’insalubrité dans certaines institutions sanitaires, à savoir «les araignées, le manque de toilettes et la poussière. Dans 41,6% des structures de soins, le personnel s’inquiète du fait que les conditions de travail ne sont pas bonnes. Les patients ont eu des difficultés à obtenir les soins de santé primaires à hauteur de 35,6%. Les conseils sur la santé ont été accordés à hauteur de 30,5% au cours des 12 derniers mois précédant l’enquête. Les problèmes d’accès aux soins existent dans toutes les provinces : Bujumbura-Mairie (33,3%), Gitega (30,5%), Ngozi (34,5%), Rumonge (22,2%).

Les participants ont pu découvrir les défis auxquels sont confrontés les structures sanitaires.
Quid de la prévention des infections ?
Selon lui, les prestataires enquêtés ont déclaré à 88,4% qu’il existe des directives de prévention des infections dans les CDS. 53,1% des patients ont affirmé que les CDS font la promotion des bonnes pratiques d’hygiène et de nutrition. L’approvisionnement en eau saine est effectif pour 79,6% des CDS et 80,5% de ces CDS disposaient de l’eau et du savon en consultation et dans d’autres services pour le lavage des mains. La stérilisation du matériel était retrouvée dans 87,6% et la décontamination dans 73,5% des CDS. Il existait des poubelles, des boîtes de sécurité, des fosses à placenta et des incinérateurs dans les proportions respectives de 95,6% ; 90,3% ; 95,6% et 96,5%.Le matériel pour la gestion des déchets biomédicaux était disponible dans les CDS. Cependant nous avons noté une proportion des CDS de la province de Rumonge (21,7%) qui n’avaient pas de boites de sécurité et le manque de fosses biologiques bien construites en mairie de Bujumbura (14,3%).le respect du port des blouses était observé dans 92,1% des CDS contre 7,9%. L’état des blouses était bon dans 94,7% des cas et sale ou déchiré dans 2,7% des cas. Les gants en plastique étaient disponibles dans 93,8% des CDS contre 6,2%.
Qu’en est-il de la prise en compte du genre ?
Au cours de l’enquête, Dr NTIBAZOMUMPA indique qu’on a constaté que ce sont les femmes qui sont nombreuses par rapport aux hommes qui fréquentent les institutions sanitaires pour se faire soigner. Concernant les prestataires de soins, les femmes et les hommes sont presque égaux en termes d’effectif. Par rapport aux fonctions occupées, ce sont les hommes qui occupent les grandes responsabilités.
Les participants se sont réjouis du contenu de cette étude. Ils font savoir qu’elle met à la portée du public les défis auxquels les institutions sanitaires sont confrontées. Selon eux, ils demandent au gouvernement d’en tenir pour trouver une solution durable afin de leur permettre d’offrir de soins de santé de qualité à la population. Et de souligner qu’il est essentiel de disposer des soins de santé primaires plus solides pour atteindre les Objectifs de Développement Durable liés à la santé.
Notons que cette étude a été présentée dans la continuité des activités marquant la célébration de 25 ans d’existence de l’ABUCO-TI Burundi.

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