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COMMUNIQUE DE PRESSE SUR LES RESULTATS DU RAPPORT MONDIAL SUR L’INDICE DE PERCEPTION DE LA CORRUPTION, EDITION 2021

L’INDICE DE PERCEPTION DE LA CORRUPTION(IPC) 2021 RÉVÈLE UNE DÉCENNIE DE NIVEAUX DE CORRUPTION STAGNANTS, SUR FOND D’ATTEINTES AUX DROITS DE L’HOMME ET DE DÉCLIN DÉMOCRATIQUE

En date du 25 janvier 2022, la Section Nationale ABUCO-Transparency International Burundi s’est associée à d’autres Sections Nationales de Transparency International à l’occasion de la publication du rapport mondial sur l’Indice de perception de la corruption, édition 2021.
Le rapport montre que les niveaux de corruption restent au point mort dans le monde, 86 % des pays n’ayant que peu progressé, voire aucunement, au cours des dix dernières années.
Transparency International constate que les pays qui violent les libertés civiles enregistrent constamment un score plus bas dans l’IPC. La complaisance dans la lutte contre la corruption exacerbe les atteintes aux droits de l’homme et sape la démocratie, ce qui débouche sur une spirale infernale. Au fur et à mesure que les droits et les libertés s’amenuisent et que la démocratie s’affaiblit, l’autoritarisme s’installe, entraînant des niveaux de corruption encore plus élevés.
Delia Ferreira Rubio, présidente de Transparency International, a déclaré : « Les droits humains ne sont pas qu’un atout agréable dans la lutte t contre la corruption. Les régimes autoritaires détruisent les systèmes d’équilibre de pouvoirs indépendants et rendent les efforts de lutte contre la corruption tributaires des caprices d’une élite. Faire en sorte que les gens puissent s’exprimer librement et travailler collectivement pour exiger du pouvoir qu’il rende des comptes est la seule voie durable vers une société exempte de corruption. »
Analyse mondiale
L’IPC classe 180 pays et territoires selon le niveau de corruption perçu dans le secteur public, sur une échelle qui va de zéro (fortement corrompu) à 100 (faiblement corrompu).
La moyenne mondiale de l’IPC reste inchangée pour la dixième année consécutive, se situant à 43, les deux tiers des pays obtenant un score inférieur à 50.
Les pays les mieux classés sont le Danemark (88), la Finlande (88) et la Nouvelle-Zélande (88), également en tête de liste dans l’Indice de démocratie pour ce qui concerne les libertés civiles.
La Somalie (13), la Syrie (13) et le Soudan du Sud (11) restent au bas de l’échelle de l’IPC. La Syrie est également classée au dernier rang en matière de libertés civiles – la Somalie et le Soudan du Sud ne figurant pas dans cet indice.
27 pays, dont Chypre (53), le Liban (24) et le Honduras (23), enregistrent des scores historiquement bas cette année.
Au cours de la dernière décennie, 154 pays ont soit décliné, soit réalisé des progrès insignifiants.
Depuis 2012, 23 pays ont sensiblement reculé dans l’IPC – dont des économies avancées comme l’Australie (73), le Canada (74) et les États-Unis (67), ce dernier sortant pour la première fois de la liste des 25 nations les mieux notées.
En même temps, 25 pays ont nettement amélioré leurs scores, notamment l’Estonie (74), les Seychelles (70) et l’Arménie (49).
Analyse au niveau de l’Afrique subsaharienne
En Afrique subsaharienne, 80 % des pays n’ont pas ou ont peu progressé au cours des 10 dernières années.
Les avancées d’une poignée de pays de la région sont éclipsées par une régression et une stagnation dans d’autres. Les problèmes graves de corruption sont exacerbés par les conflits violents et les attaques terroristes en cours dans des pays de la région, du Soudan du Sud (11/100) au Mali (29). Par ailleurs, les changements de pouvoir inconstitutionnels tels que ceux intervenus en Guinée (25) mettent en évidence la corruption politique, et l’impact grave de la pandémie de COVID-19 cette année a donné aux gouvernements une excuse pour limiter les droits et l’accès à l’information au Cameroun (27) et en Ouganda (27).
Samuel Kaninda, Conseiller régional Afrique de Transparency International déclare :
« Une décennie de stagnation des niveaux de corruption a constitué un élément dévastateur pour l’Afrique subsaharienne. Les ressources naturelles sont pillées et des millions de personnes n’ont pas accès aux services publics, tandis que les conflits violents font rage et les menaces terroristes augmentent. En même temps, une corruption à grande échelle donne les moyens aux élites d’agir en toute impunité, en détournant des fonds qui sont acheminés hors du continent et en laissant des miettes au public en termes de droits et de ressources.»
La moyenne des scores de l’Afrique subsaharienne se situe à 33, la plus basse au monde, 44 pays de cette région se classant en dessous de 50.
Les Seychelles (70) se retrouvent au sommet de la région, le Cabo Verde (58) et le Botswana (55) arrivant au deuxième rang, loin derrière.
La Guinée équatoriale (17), la Somalie (13) et le Soudan du Sud (11) récoltent de leur côté les scores les plus faibles de la région.
Quant aux scores du Botswana (55), du Lesotho (38), de l’Eswatini (32), du Niger (31), du Nigeria (24), des Comores (20) et du Soudan du Sud (11) de cette année, ils sont tous au niveau le plus bas jamais enregistré.
Au cours de la dernière décennie, 43 pays de la région ont soit régressé ou alors ils n’ont pas progressé de manière significative.
Depuis 2012, les scores du Botswana (55), du Libéria (29), du Mali (29) et du Soudan du Sud (11) dans l’IPC ont sensiblement régressé.
Seuls six pays de la région ont sensiblement amélioré leurs scores au cours de cette période : les Seychelles (70), le Sénégal (43), l’Éthiopie (39), la Tanzanie (39), la Côte d’Ivoire (36) et l’Angola (29).

Les résultats de l’Indice de Perception de la corruption, édition 2021 pour le Burundi.

L’indice porte sur les perceptions de corruption dans le secteur public dans 180 pays. Le Burundi occupe la 169ème place avec un score de 19 sur 100.

Tableau illustrant le score pour le Burundi de 2012-2021

Année

score 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
19 21 20 21 20 22 17 19 19 19

Pour connaître le score et les changements survenus dans chaque pays sur la période considérée, ainsi que pour l’analyse de chaque région, se reporter à la page de l’IPC 2021 : https://www.transparency.org/en/cpi/2021
CORRUPTION, DROITS DE L’HOMME ET DÉMOCRATIE
Alors que les efforts de lutte contre la corruption stagnent et se dégradent, les droits de l’homme et la démocratie sont attaqués. Ce n’est pas une coïncidence. Certains gouvernements continuent de prétexter la pandémie de COVID-19 pour battre en brèche les droits de l’homme et la démocratie, ce qui pourrait conduire à un déclin encore plus marqué dans le monde dans les années à venir.
Sur les 23 pays dont le score dans l’IPC a sensiblement faibli depuis 2012, 19 voient également leur classement en matière de libertés civiles chuter. En outre, sur les 331 cas d’assassinat de défenseurs des droits humains enregistrés en 2020, 98 % se sont produits dans des pays dont le score dans l’IPC est inférieur à 45.
Les Philippines continuent de chuter depuis 2014, avec un score de 33, le président Rodrigo Duterte n’ayant cessé de réprimer la liberté d’association et la liberté d’expression depuis son élection. Ce pays connaît également un taux exceptionnellement élevé de meurtres de défenseurs des droits de l’homme , puisque 20 d’entre eux ont été tués en 2020.
Au Venezuela, le gouvernement du président Nicolás Maduro a réprimé la dissidence de ses opposants politiques, de journalistes et même de travailleurs du secteur de la santé. Le pays a considérablement chuté dans l’IPC au cours de la dernière décennie, obtenant sa note la plus basse en 2021 qui est de 14.
Le Mali est confronté à des crises politiques, institutionnelles et sécuritaire : trois coups d’État militaires ont été commis au cours des 10 dernières années. Son score IPC a chuté à 29 et son score en matière de libertés civiles est également en pente descendante, car les conflits armés en cours empêchent le fonctionnement normal de l’État, ce qui conduit à un cercle vicieux de corruption et de violations des droits de l’homme.
Transparency International appelle les gouvernements à respecter leurs engagements en matière de lutte contre la corruption et de respect des droits de l’homme, et les peuples du monde entier à s’unir pour exiger un changement.

Pour ABUCO-TI Burundi
Pierre NDUWAYO
Président

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