Le vendredi 16 septembre 2022, l’Association Burundaise des Consommateurs –Transparency International (ABUCO-TI) Burundi a organisé un atelier de sensibilisation à l’endroit des députés et sénateurs et d’autres partenaires intervenant dans le secteur sur la transparence dans la mobilisation des ressources naturelles. L’objectif de cet atelier était d’amener ces intervenants à s’impliquer pour qu’il y ait une transparence dans le secteur qui, selon le PND devrait constituer un fer de lance pour l’économie Burundaise.
NDUWAYO Pierre, président de l’Association des consommateurs (ABUCO-TI Burundi) indique que depuis 2019, en collaboration avec Transparency International Kenyan (TI kenya) a mis en œuvre un projet « mobilisation des ressources naturelles au Burundi » en vue de faire de ce secteur, un secteur porteur de croissance économique.
Pourtant, dit-il, la gestion de ce secteur inquiète plus d’un. « Vous avez constaté ces derniers jours que le Gouvernement a suspendu certains contrats des sociétés internationales qui opéraient dans le domaine des minerais au Burundi. Cela prouve à suffisance que ce secteur accuse des manquements.» Pour lui, cette situation démontre à suffisance que le chemin à parcourir est encore long. Le président de l’ABUCO-TI Burundi trouve qu’il faut toujours nouer des contrats équilibrés qui permettent au pays de profiter de ses ressources minières.
Les parlementaires appelés à agir
L’ABUCO-TI Burundi recommande que la transparence dans le secteur minier soit une condition sine qua none. Pour M. Nduwayo, les décideurs doivent veiller à ce qu’il y ait de bonnes lois dans ce domaine. De surcroit, il appelle les parlementaires à agir car c’est sont eux qui votent des lois et exercent le contrôle gouvernemental.
Abrahams Misoi, Progamm Manager at Transparency International Kenya, abonde dans le même sens. Pour lui, l’objectif principal est d’encourager les pays africains en général et les pays de la Communauté Est-Africaine en particulier à mobiliser et à protéger leurs ressources afin qu’elles puissent être utilisées pour relever l’économie de leurs pays. Il déplore néanmoins le comportement de certains pays africains qui font recours aux pays étrangers pour demander des crédits. Et ces derniers sont à des taux excessifs.
M. Abrahams trouve par contre que si leurs ressources étaient bien gérées celles-ci constitueraient la principale source de devises au lieu de toujours se contenter des crédits dans des banques étrangères. Ce qui fait que la dette publique de certains pays africains qui en sont actuellement victimes. Raison pour laquelle, l’ABUCO-TIBurundi et Tansparency International Kenya appellent toutes les personnes soucieuses de la bonne gestion des ressources naturelles à s’impliquer davantage. Pour Abrahams, les principales cibles sont les parlementaires, qui selon lui constituent l’œil et l’oreille du citoyen en ce qui est de la gestion de la chose publique.
L’APNAC- Burundi promet d’apporter une pierre à l’édifice
L’Association des parlementaires pour la lutte contre la corruption (APNAC Burundi), indique qu’au Burundi comme partout ou ailleurs le secteur minier inquiète plus d’un. Hon. Jean-Marie Nibirantije, Président de l’APNAC au Burundi reconnait qu’à l’heure actuelle, des efforts ont été consentis par le Gouvernement. « A partir du moment où le président de la République a pris les choses en main, il y a eu des avancées significatives par rapport aux années antérieures. », fait-il savoir avant d’indiquer qu’une loi moderne qui concorde avec la situation actuelle s’impose. Et de rassurer que les parlementaires sont prêts à contribuer pour la protection des ressources naturelles.
Un manque à gagner !
Du moment que la situation économique burundaise reste fragile, le secteur minier devrait être un pilier dans la relance économique comme l’indique le Plan National de Développement (PND 2018-2027). C’est ce que conseille Boaz Nimpe, un consultant national en macro-économie. Ce qui est étonnant, déplore-t-il, c’est que ce secteur regorge des questions pendantes. Le consultant cite notamment la problématique de rapatriement des devises tirées de l’exploitation minières ainsi que la mise en place d’un cadre légal pour la traçabilité des minerais et en particulier l’or.
Les données présentées lors de l’atelier montrent une disparité entre les statistiques enregistrées à Dubaï et les statistiques enregistrées à l’exploitation. Ces dernières révèlent un manque à gagner important pour l’exploitation des minerais. Pour Boaz Nimpa le pays perd doublement. D’abord, les recettes en devises et les recettes d’exportation liées à la taxation minière.
Pour faire face à ces défis, des recommandations ont été formulées. Il s’agit notamment de la collecte et de la publication des données sur le secteur minier, la signature des mémorandums d’entente entre les pays qui exploitent les minerais et les pays qui commercialisent.
M. Nimpe fustige que les seuls statistiques qui sortent dans les bulletins de l’Office burundais des recettes sont sujettes à une double interprétation du moment où le Burundi dispose des quantités fortement minorées au niveau de l’exploitation.
Le consultant encourage l’Association burundaise des consommateurs à redoubler d’efforts dans la sensibilisation pour que le secteur minier soit au service de la croissance économique des pays africains.